Homélie du père Lochet du dimanche 24 janvier 2021

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1, 14-20)

 

Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

 

 En ce dimanche de la Parole, nous avons du mal à croire que le règne de Dieu est là. Tant de choses nous en éloignent, tant de préoccupations nous font poser questions, mais que fais-tu Seigneur pour nous débarrasser de cette maladie qui nous enferme ? En même temps, nous n’avons pas faim, nous ne sommes pas très malheureux, en comparaison avec d’autres peuples, mais nous ne pouvons plus faire comme d’habitude et surtout nous sommes privés de l’essentiel, de la rencontre des autres.

Depuis lundi, vous le savez, c’est la semaine de l’unité des chrétiens, c’est-à-dire de ceux qui croient au Christ. Autrement dit, l’œcuménisme. Il s’agit des rapprochements des orthodoxes, des protestants réformés et des catholiques romains. Le mot « œcuméné » signifie toute la terre, c’est une idée de l’universel. Les conciles sont œcuméniques quand ils regroupent tous les évêques du monde. La question se pose alors : où en sommes-nous aujourd’hui ?

Avec les orthodoxes depuis saint Jean XXIII et Saint Paul VI nous avons beaucoup avancé au sens où il n’y a plus de grandes différences doctrinales que du côté catholique nous pouvons recevoir la communion dans les églises d’orient. Il reste une différence de sensibilités et de cultures entre l’Occident et Constantinople. On constate aussi une orthodoxie très divisée avec un patriarcat de Moscou très autonome et une constellation de petits patriarcats formant une mosaïque souvent liée aux états.

Avec les protestants, notamment l’Eglise Protestante Unie de France (EPUF), les différences théologiques sont réduites. Nous ne pouvons pas nous accueillir à la table du Seigneur, mais nous pouvons prier et lire la bible ensemble. Les questions de l’autorité et des ministères sont au cœur des difficultés. Il ne faut pas oublier dans le tableau les communautés évangéliques souvent dynamiques et actives. Elles sont marquées par un souci biblique facilement qualifié de fondamentaliste avec une tendance créationniste et un rigorisme venu de la culture nord-américaine.

S’il est illusoire de croire que tous s’uniront un jour autour du Pape, nous constatons :

1/ Que l’on est, en France, capable de se parler, de s’accueillir et de prier ensemble, de partager la Parole ensemble.

2/ De nous enrichir de nos cultures respectives.

Et puis, quand on parle d’œcuménisme aujourd’hui, on pense à l’inter-religieux, c’est à dire à nos frères juifs et musulmans. C’est un autre dialogue, il y a quelque chose de passionnant à se retrouver avec d’autres croyants, cela renforce la joie de croire au Christ ressuscité. Vu de ma modeste expérience, plus on se connaît, plus la connaissance de la tradition de l’autre nous fait apprécier la nôtre. N’ayons pas peur d’être différent ! Soyons vrais et forts dans la chance de croire au Christ ressuscité.

Si en Orient on appelle chrétien tous ceux qui croient au Christ quelle que soit leur tradition, la confrontation aux autres religions oblige à savoir ce à quoi l’on croit. Plus que jamais nous avons à annoncer le royaume à l’appel de Jésus qui nous redit sans cesse que le règne de Dieu est tout proche.

Convertissez-vous et croyez à l’Evangile !

C’est-à-dire : tournez-vous vers le Seigneur.

Alors, comme les apôtres, laissons nos préoccupations et nos questions sans réponse et suivons le Christ avec confiance.

 

 

 

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