Homélie du père Lochet du dimanche 18 avril 2021

 Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 24, 35-48)

En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit :

« Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit :

« Avez-vous ici quelque chose à manger ? » Ils lui présentèrent une part de poisson grillé qu’il prit et mangea devant eux. Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : “Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” » Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. Il leur dit :

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. »


Tous nous aimerions connaître l’avenir. Savoir ce que sera demain. Nous avons des échéances, les plus jeunes des projets d’avenir, des examens ou des étapes à réussir. Les plus âgés souhaitent garder la santé et accueillir la visite de ceux qu’ils attendent. Pour ma part j’aimerais moi aussi connaître mon avenir. 

Jésus semble nous dire que tout cela est écrit et s’accomplira. Un projet divin se déroule et les apôtres sont les témoins impuissants d’un itinéraire qui se déploie, les dépasse et auquel finalement ils ne comprennent pas grand-chose. 

Que signifie alors que tout est écrit et se déroulera suivant le plan de Dieu ? 

Non, chacun est bien libre, maître de ses choix. L’avenir nous appartient en grande partie et nous savons bien que nos décisions, les directions que nous prenons nous les regretterons parfois longuement quand elles ne sont pas bonnes ou au contraire nous nous en féliciterons quand elles sont plus heureuses. Déceptions et heureuses surprises alternent dans le destin de chacun. Dieu non seulement nous laisse libre, mais il n’intervient pas au sens d’un marionnettiste ou d’un manipulateur de liberté. Il nous laisse libre de nos choix et s’il nous éclaire, ce n’est jamais contre notre volonté. 

Deux demandes du Notre Père peuvent nous aider :

« Que ta volonté soit faite » non pas la nôtre, mais la Tienne, parce qu’elle est meilleure que la nôtre ! Mais nous ne la choisissons pas toujours.

« Que ton règne vienne » c’est-à-dire fais nous entrer pleinement dans ce bonheur promis, que nous l’espérions et le souhaitions vraiment. 

La foi nous tourne vers l’avenir, un avenir forcément heureux. Les apôtres nous donnent justement un éclairage intéressant, ils étaient dispersés et remplis de peurs. La mort de Jésus les laissait sans voix et sans espérance. Ils n’avaient rien compris aux Ecritures. Ils limitaient leur regard au visible. Jésus vient leur montrer par sa résurrection, par son triomphe sur la mort, qu’il faut regarder au-delà de la mort et du visible. 

Par-là, le Seigneur nous tire vers l’espérance d’un avenir meilleur parce qu’en sa présence, avec Lui.

La question se pose alors de notre avenir avec le Seigneur, avec lui et pour lui. 

J’aime à répéter que notre avenir, c’est Dieu. 

Si Dieu sait notre avenir, il ne nous livre pas à un programme préétabli, au contraire il nous laisse libre, parce qu’il nous aime vraiment. Alors laissons nous prendre par la liberté qu’il nous donne pour le choisir.

A nous d’être ses témoins, ses apôtres.


Homélie du père Lochet du dimanche 11 avril 2021

 Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 20, 19-31)

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.

Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit :

« La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit :

« Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.


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Cet évangile nous présente Thomas, celui dont le nom signifie jumeau. Le frère de Thomas, il n’en est pas question, qui est-il ?  L’évangile n’en parle pas. Le frère de Thomas, qui aimerait comme lui savoir, être sûr, vérifier, éprouver la présence de Jésus, c’est chacun de nous ! Comme Thomas, nous faisons l’expérience de Jésus présent dans sa parole, dans le pain devenu son corps et dans la communauté qui témoigne. 

Nous voyons les blessures de la croix marquant toujours Jésus, elles permettent de l’identifier de manière sûre. Les blessures demeurent, la vie laisse des traces qui nous constituent et la résurrection n’efface pas tout, nous restons nous-mêmes. Le crucifié est ressuscité, il en va de même pour nous. Si nos blessures cicatrisent, elles nous marquent toujours. L’événement est dépassé mais il reste une mémoire. 

« Mon Seigneur et mon Dieu ! » quelle belle reconnaissance, quel joli nom pour Jésus ! Tout est dit en ces quelques mots. C’est ce que dans notre tête et dans notre cœur nous pourrons répéter tout à l’heure lorsque l’hostie sera élevée et que nous contemplerons le Corps du Christ. 

Voir le Seigneur n’est pas qu’une question de regard, de reconnaissance physique, c’est d’abord une action. En ce dimanche de la miséricorde nous nous rappelons que la miséricorde n’est pas une idée, mais des choses à faire, comme le Christ nous l’a montré. Les œuvres de miséricorde sont de deux ordres : les œuvres corporelles et les spirituelles.

Les corporelles nous les connaissons bien :

Donner à manger, à boire, vêtir ceux qui en ont besoin, accueillir les étrangers, visiter les malades et les prisonniers et enfin ensevelir les morts. C’est la mise en œuvre de Mt 25 le fameux jugement final où le Seigneur nous rappelle que ces petits que nous pouvons parfois oublier, ce sont ses frères et en le faisant c’est à lui, Jésus, que nous l’avons fait. 

Pour les œuvres spirituelles, elles donnent les dispositions intérieures pour ces actions : conseiller ceux qui sont en doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter les personnes ennuyeuses et prier Dieu pour les vivants et les morts. 

Aujourd’hui deux doctrines effacent tout cela : la première est « nous ne pouvons pas parler ensemble parce que nous ne sommes pas du même avis ». C’est justement dans le débat que naît la pensée. Et sans confrontation, respectueuse, il n’y pas de progrès. La seconde est encore pire : « ceci ne nous regarde pas, c’est son problème ». Non l’autre m’intéresse et je veux l’aider, avec bienveillance évidemment, mais son sort m’intéresse car il est mon frère… mon jumeau. 


Homélie du père Lochet du dimanche de pâques 2021

 

Pâques 2021

 

On croit ce que l’on comprend. On croit ce qui a du sens pour nous. Les femmes pensent que Jésus a été déposé ailleurs, enlevé peut-être. Elles ont raison, c’est la déduction que nous ferions à leur place. Pierre court moins vite, il constate. Et c’est le plus jeune disciple, celui qui est arrivé le premier, qui comprend ou plus exactement qui croit.

Le Christ n’est plus dans le tombeau, il a rejoint nos routes, il est avec nous.

 La présence des linges qui liaient Jésus dans la mort sont devenus inutiles, nous quittons le domaine d’une enquête et de constats factuels pour croire. C’est une vérité qui s’impose à nous sans qu’il y ait d’autre preuve que celle du tombeau vide. Les apôtres le diront plus tard, il leur faudra du temps pour comprendre. La résurrection de Jésus nous offre trois enseignements :

D’abord, la vie gagne toujours, la mort a perdu la partie.

Ensuite, on se relève toujours, même si c’est différent de ce que l’on espérait.

Enfin, le Christ est toujours avec nous. Notre monde offre bien des avantages, il a aussi bien des lourdeurs. Il nous enferme dans le superficiel, met en avant le paraître, les performances de toutes sortes, on cherche le sens de tout cela. Une société de contacts et d’émotions marquée par le superficiel.

 La crise sanitaire vient nous poser des questions nouvelles, par l’éloignement et la distance, instaurant une peur de l’autre.

Le sens de nos choix devient plus important, nous avons donc davantage à aller vers l’essentiel. Ne parle-t-on pas de commerce essentiel…

 Plus que jamais nous avons à trier, discerner, trouver du fond. De cette manière, nous avons à choisir, à quoi donnons-nous du prix ? Qu’est ce qui compte vraiment pour  nous ?

Le chemin de l’apôtre est celui de la confiance en Dieu. Nous avons à chercher Dieu en toutes choses, il est avec nous.

Christ est ressuscité, Alléluia !

Il est vraiment ressuscité, Alléluia !

  


Le journal paroissial de Pâques 2021 est en ligne

 Au sommaire du journal de Pâques 2021:

- L'édito du Père Lochet

- L’avenir de la paroisse Sainte-Bernadette 

- Message du Pape François aux personnes âgées

 - Registres paroissiaux 

- Un bel harmonium pour l’église de la Bourboule 

- Le diocèse et la paroisse présents sur la toile 

- Interview du frère Cassingena 

- D’un mal peut naître un bien 

- Le service de l’animation liturgique 

- L’église Saint-Pardoux du Mont-Dore

- Prière

Pour télécharger le journal en format PDF, cliquer sur l'image



Homélie du père Lochet du dimanche 21 mars 2021

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 12, 20-33)

En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. »

Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare : «L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis :si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.

Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ?

 – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! »

Alors, du ciel vint une voix qui disait :

« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient :

« C’est un ange qui lui a parlé. »

Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. »

Il signifiait par-là de quel genre de mort il allait mourir.

 

 

Des étrangers veulent voir Jésus. Les apôtres facilitent la rencontre, mais plus que le voir ils l’écoutent. Jésus est d‘abord une Parole. Il leur dit qu’il va mourir pour porter du fruit. Ils veulent voir Jésus et il leur rappelle la nécessité du service, voir Jésus c’est d’abord réaliser des actes pour nos frères.

Cet épisode n’est pas sans rappeler la transfiguration où son visage devient lumineux, où il est élevé et où une voix céleste se fait entendre. Ici la sentence est courte : « Je l’ai glorifié, je le glorifierai encore ».

La gloire c’est le propre de Dieu, ceci atteste que Jésus est bien Dieu qui vient au milieu de nous. Glorifié par le Père et appelé à l’être encore par sa mort et sa résurrection. On reconnait Jésus à ce qu’il dit, à ce qu’il fait et à ce qu’il est. Il est le verbe et la gloire du Seigneur c’est la croix, le don de lui-même. Aimer c’est tout donner et se donner soi-même. C’est dans cet accomplissement, en allant au bout de sa mission que le Christ réalise ce qu’il est : le sauveur.

Il y a une ressemblance entre cet Evangile et l’agonie de Jésus à Gethsémani, Père sauve moi de cette heure ? Mais c’est pour cela que je suis venu !

On comprend l’hésitation devant l’importance du sacrifice. Ici Jésus rappelle la nécessité de la croix pour renaître, comme la graine semée en terre qui va donner une nouvelle plante. Ce passage par la terre pour entrer dans la vie éternelle. Pour chercher Jésus et surtout le trouver, ce n’est pas compliqué : il faut regarder du côté du service. Le projet de Jésus est simple : attirer tous les hommes à lui. C’est le sens des bras étendus de la croix.

Elevé sur la croix, il attire à lui tous les hommes.

Il y a donc dans cet Evangile le condensé de la transfiguration, de l’agonie à Gethsémani et de la croix. C’est à dire de la manifestation de la puissance du Christ dans la gloire de Dieu et de la vie plus forte que la mort, c’est cela l’heure de Jésus, au sens justement de la réalisation du salut. Jésus annonce mais personne ne comprend encore. Cette heure de Jésus renouvelle les choix que nous avons à faire. La croix a la forme de quatre routes, des points cardinaux de direction multiples où nous avons à choisir dans le sens de la Parole de Dieu.

Aujourd’hui, beaucoup de choses sont dites à propos de la maladie. Deux choses sont certaines : il y a des personnes malades et il faut lutter contre la maladie. C’est aussi une lutte contre le mal. Nous savons bien que les contraintes sanitaires sont lourdes pour tout le monde et elles ont nécessaires.

Nous attendons une libération, le Seigneur vient élargir nos regards. Aller du côté de la vie éternelle c’est se rappeler que notre horizon est toujours au-delà de ce que nous voyons et faisons ici et maintenant. L’avenir de Jésus sur terre c’était la croix comme point de départ du salut des hommes. Cette maladie est un moment où nous pouvons aussi prendre le temps du recul, mesurer ce qui est essentiel, ce dont nous avons besoin réellement.

La croix est aussi dans la vie de chacun de nous et nous savons bien que nous avons chacun les nôtres. Aujourd’hui on veut nous faire croire que tout est possible si on le veut. Or, non tout n’est pas possible, il restera toujours une part inaccessible immédiatement. C’est cela que la croix nous rappelle. La foi nous transfigure, la croix nous donne de choisir et le Seigneur nous accompagne pour ne pas avoir peur de faire sa volonté. En Jésus nous savons que nous sommes appelés, nous aussi, à la gloire de Dieu qui nous dépasse et rend nos inquiétudes relatives.

Homélie du père Lochet du dimanche 14 mars 2021

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 3, 14-21)


En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :

« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

 

 

Aujourd’hui St Jean nous donne le sens de la croix. Il nous montre la lumière en nous guidant vers les œuvres bonnes pour nous donner la vie éternelle.

 

Tout d’abord Jésus rappelle l’histoire de Moïse. Le peuple subissait les morsures mortelles des serpents. Il faut comprendre ici les morsures du serpent tentateur, celles du mal qui tue, ce sont ici les blessures de nos péchés qui nous empêchent de vivre. Dieu fait faire à Moïse un serpent d’airain porté au bout d’un mat qui n’est pas sans rappeler les caducées des pharmaciens et des médecins, cette croix de forme originale est un lointain rappel de cet épisode de guérison.

 

En levant les yeux vers ce serpent de bronze, on est sauvé. Vous le comprenez, regarder le crucifix, lever les yeux vers lui nous guérit. Quand nous le regardons que voyons-nous ? Nous voyons le Seigneur qui nous tend les bras et nous redit : « N’ayez pas peur ! ».

 

Le pape St Jean XXIII, lors de sa longue agonie, reçoit la visite d’un cardinal. Le pape le remercie et lui demande de se décaler sur le côté, car il lui cache la croix. Regarder le crucifix nous aide à croire par les bras étendus du Seigneur qui nous accueille toujours.

 

Le but de la croix, le but de Jésus, est de nous faire entrer dans sa vie et non dans le dépérissement, élever notre existence vers lui de manière définitive dans la vie éternelle.

 

Dans cet évangile nous retrouvons une expression favorite de Jean « le monde », souvent le sens du mot est négatif chez l’auteur. Communément il signifie : l’humanité qui ne connaît pas Dieu, elle est en souffrance et ne trouve pas la route qui conduit au déploiement complet de la personne. La vie éternelle ne veut pas dire du temps qui ne finit pas ou qui s’additionne, cela serait terriblement ennuyeux, mais une rencontre de Dieu et des autres que l’on veut sans fin parce que l’on y est bien. Nous avons tous connu ces moments ou l’on voudrait que la montre s’arrête, où ça passe trop vite. Ceci nous donne une idée imagée et lointaine de la vie éternelle dans ces rencontres hors du temps.

 

Dieu n’a pas envoyé son Fils pour juger les hommes, mais pour les sauver. Jésus est un sauveur, non un juge. Dans la première lecture nous voyons le roi Cyrus libérer le peuple et lui permettre le retour à Jérusalem. Les juifs avaient perdu la guerre contre la puissante Babylone (l’Irak actuelle) et avaient été amenés en servitude loin du Temple, loin de Dieu et de la Terre promise. Ils retrouvent tout cela grâce à ce roi libérateur, Cyrus. Dieu veut d’abord nous rendre heureux et libre !

 

Pour cela il faut accueillir la lumière de Dieu, il est lumière et le mal est ténèbres. Les hommes préfèrent la nuit nous rappelle saint Jean, car le plein jour peut faire peur, il éblouit. Pourtant nous avons tellement besoin de voir clair. La vérité nous rendra libre nous dit St Jean, elle est le fruit de la flamme et elle nous sauve. Alors la croix en Carême, il faut la chercher, la contempler pour entendre ce que Dieu nous dit. Il faut lever les yeux de notre quotidien et prendre de la hauteur pour avoir le recul nécessaire afin d’entrer dans le soleil du Christ.

 

Dieu est riche en miséricorde comme le rappelle saint Paul dans la deuxième lecture. Le calvaire est patience et Jésus est présence apaisante, source de lumière et de guérison. Alors profitons de la chance du pardon de Dieu qui soulage toutes nos croix.

 

Homélie du père Lochet du dimanche 7 mars 2021

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 2, 13-25)

 

Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes :

« Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »

Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »

Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.

Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

 

 

L’évangile d’aujourd’hui peut choquer, il nous marque, c’est un épisode fort, violent. Jésus pose un acte décisif. Il fait un fouet, c’est d’ailleurs le seul emploi du mot dans tout l’évangile. Il chasse, renverse et disperse du Temple les animaux des sacrifices et leurs vendeurs, les changeurs et leurs monnaies fussent-elles celles du culte. Car ces bêtes servaient aux sacrifices du sanctuaire.

 

Rappelez-vous la présentation de Jésus au temple : Joseph et Marie offrent un couple de tourterelles probablement acheté au même endroit. Mais l’ancien culte est devenu inutile. Le Temple lui-même, où les juifs de toutes les contrées se rendent en pèlerinage trois fois par an, n’a plus lieu d’être. Ce lieu unique de rencontre de Dieu et des hommes, d’une part il faut le rendre à la prière, et d’autre part ce n’est plus celui qui compte. 

Jésus se situe ici comme l’envoyé du Père, d’un Dieu qui est présenté dans les dix commandements de la première lecture comme jaloux. Jésus purifie le Temple pour que nous mettions en avant l’intérieur. Les pratiques extérieures ne sont valables que si cela commence par le cœur de chacun. Cette purification du Temple est celle qu’il faut accomplir en chacun de nous. En nous-mêmes garder l’essentiel et nous libérer de ce qui nous encombre. 

Jésus accompagne son geste d’une parole tout aussi claire : « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce », c’est à dire le commerce vous pouvez en faire, c’est même nécessaire, mais pas ici. 

Les juifs demandent des signes, des preuves, qu’est-ce qui te permet de faire cela et de nous donner la leçon. Une fois de plus Jésus et ses contradicteurs ne parlent pas de la même chose. Les uns parlent de pierres et de bâtiments tandis que Jésus parle de sa résurrection. Au moment où St Jean écrit son évangile le Temple de Jérusalem a été détruit. C’est, après la ruine du premier construit par Salomon, le second anéantissement de ce qui ne peut plus être l’endroit exclusif de la rencontre du Seigneur. C’est dans la mort et la résurrection de Jésus, du pain offert devenu son corps, que le Christ est présent. C’est dans la Parole partagée que le Christ est présent. 

La victoire du Seigneur qui n’est plus dans le tombeau trois jours après nous donne de comprendre que son corps c’est l’Eglise, c’est à dire nous tous. Nous sommes le Temple du Seigneur, nous sommes son Corps et c’est pour cela que le corps de chacun est sacré. Ceci explique les devoirs que nous avons envers le Temple de notre corps qui est don de Dieu à respecter et entretenir. 

Jésus se lève et se relève, il nous relève, il nous appartient ainsi de retrouver les actes de Dieu dans notre souvenir. Saint Paul nous rappelle opportunément que le Messie crucifié est folie et scandale pour les hommes. Croire en un Dieu crucifié c’est accueillir tous les drames de l’existence comme un chemin vers Dieu, même si sur le moment nous ne le percevons pas. C’est surtout ne jamais céder au désespoir. 

Alors purifions notre intérieur, laissons-nous pardonner par le Christ, qui, plus que les pierres, purifie d’abord le cœur de chacun pour nous rendre plus capables d’accueillir nos frères et de Le servir.

 

 

Le journal de Pâques 2024 est en ligne

 Le journal paroissial de Pâques 2024 est désormais en ligne. Au sommaire de ce journal: - l'édito du père Thomas - le témoignage d'...