La Pentecôte

 La Pentecôte

Si la Pentecôte marque la fin du temps Pascal, elle est surtout le début de l’Église. Jésus mort sur la croix et ressuscité, ne nous laisse pas seul, il nous envoie son Esprit pour agir et pour comprendre. L’effort des apôtres pour trouver le sens de la présence nouvelle du Christ est rendu possible par l’Esprit Saint. Ils acceptent de ne pas voir de leurs yeux celui qu’ils ont côtoyé et c’est dans le témoignage de ce qu’il leur a dit et montré qu’ils réalisent sa présence.

L’Esprit anime l’Église. Annoncer les merveilles de Dieu, dire la chance de connaître le Christ sont les sources de joie que l’Esprit soutient. C’est en l’invoquant au cours du rassemblement des croyants que le pain devient Corps du Christ comme le Seigneur nous a dit de le faire. Cette « mémoire de Lui » est toujours actuelle, c’est à dire que ce n’est pas un acte du souvenir, mais une réalisation de la présence de Jésus parmi nous, ici et maintenant.

L’Esprit agit dans l’instant, il nous donne de vivre le présent comme le temps de Dieu. Nous ne sommes pas invités à vivre en différé, mais présentement à la hauteur du don de Dieu. Connaître Jésus Christ, c’est tout. L’Esprit Saint est Celui qui nous offre de vivre cet essentiel.

Rester un peuple uni et ardent à faire le bien, c’est l’Esprit qui nous pousse à bien agir, pour le bonheur des hommes, pour lutter contre le mal qui abîme l’homme. Le rassemblement de l’Église ouverte à tous est un don de Dieu, cette unité nous ne la construisons pas, nous la recevons. Notre tâche est de ne pas la défaire, par des actes maladroits, des égoïsmes nous isolant de nos frères ou pire encore de devenir de petits dieux tournés vers nos propres joies en oubliant les autres.



L’Esprit de Dieu est un dynamisme qui nous pousse en avant, nous donne l’audace qui nous manque et surtout vient donner sens et cohésion. Il nous éloigne de l’individualisme attaché à nous séparer pour devenir la proie des objets et d’un confort illusoire. Le même esprit nous anime pour suivre Jésus. Nous ne faisons rien sans Dieu, si le Père est à l’origine, c’est bien le Christ qui, par l’Esprit, nous fait connaître. Plus que des savoirs, plus que le travail de l’intelligence, l’Esprit nous fait aimer.

L’incertitude et le provisoire nous troublent et nous dispersent. L’Esprit nous établit dans ce qui est solide, cet enracinement dans le fondement comble notre recherche de la vérité. Ainsi l’Esprit saint est bien le défenseur, celui qui nous fait garder les acquis de ce que nous découvrons. Le risque est toujours possible de perdre ce que nous avons reçu, il nous faut le défendre pour en vivre et avancer ainsi vers la lumière.

Aujourd’hui, nous avons plus que jamais à nous placer dans le souffle de Celui qui est par nature imprévisible. Les formes, les manières et les modes seront toujours transitoires. Il nous faut discerner et faire les choix nécessaires pour avancer dans le sens que le Seigneur indique. Le souffle de l’Esprit nous est un guide sûr pour cela.

L’Esprit a une autorité sous le joug de laquelle nous nous libérons de nos peurs et de nos isolements. Il est Celui qui nous rassemble pour former le Corps du Christ et que chacun de ses membres trouvent leur place.

L’Esprit est fort, par conséquent, il peut être violent parfois. Il faut abaisser devant lui nos puissances de résistance au bien. Cet Esprit de force doit orienter nos existences vers la seule chose qui vaille, servir nos frères, pour reconnaître en chacun le Christ lui-même.

C’est cela l’œuvre de l’Esprit !

Bernard Lochet

Vicaire général


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